Les anecdotes de l’histoire d’Arriance.

Denis Jacob a rédigé un ouvrage de 120 pages collectant des données historiques sur le village d’Arriance. Passionné par l’histoire locale, il livre quelques anecdotes recueillies auprès des anciens.

‹‹ Quand j’avais 14 ans, je jouais au foot dans l’équipe locale. Les joueurs avaient la responsabilité d’organiser en partie la fête du village. En 1989, j’ai créé la section ‘histoire et vie locale’ au foyer rural. Je m’étais engagé à produire un recueil de documents accompagné d’une exposition d’anciennes photographies pour la fête suivante. L’ouvrage a été imprimé à 300 exemplaires. Le premier chapitre qui traite de l’époque romaine a été  réalisée par M. Antoine, instituteur au village vers 1954, j’ai retravaillée et enrichie cette étude avec les archives de la préfecture. René Peltier, ancien villageois, m’a confié des extraits du registre du Conseil de Fabrique.  Mon arrière-grand-père était originaire de Bambidestroff et il a marié une fille d’Arriance où il s’est installé comme forgeron. Ma grand-mère maternelle me racontait les histoires du village: Arriance était considéré comme un village de sorcières, ces dernières allaient danser le sabbat à l’orée du bois, au lieu-dit ‘la peste’.. Enfants, nous avions peur d’aller à la source de l’Aisne, le ruisseau qui longe Arriance, les anciens disaient que les profondeurs de la source  avaient englouti des chevaux et la charrette qui s’étaient avancés trop prés.  En 1753, Arriance était une annexe de Herny connu alors pour son commerce de la toile. De nombreux tisserands travaillaient dans le secteur, le moulin de Gravelot fut utilisé comme filature.

 

En 1850, le chemin de fer a généré des remous pour l’implantation de la gare qui aurait dû être à Arriance. Il semblerait que les paysans d’alors n’étaient pas d’accord pour céder des terres.

Et en 1918, après la libération, l’effigie du Kaiser Guillaume II fut brûlé sur la Voie Romaine.    Longtemps, un coin du cimetière, appelé le coin des pendus, était réservé aux dépouilles des suicidés. Ils n’avaient pas droit à un enterrement religieux et le cercueil, qui ne pouvait franchir la porte du cimetière, était porté par dessus le mur d’enceinte. La fête était un moment fort de l’année, elle démarrait le vendredi soir et se terminait par son enterrement le lundi. Les repas de la fête ont débuté en 1976, on allait collecter certains aliments directement chez les habitants…Les bals étaient fréquents, l’abbé Loewenbruck, installé à Arriance en 1911, ‘caillait’- épiait- les amoureux pour les dénoncer dans ses prêches. Les bandes des autres villages voulaient en découdre avec les jeunes d’ici lors des bals…L’année 1958 fut marquée par 13 naissances, Arriance comptait environ 150 personnes. L’électricité fut branchée en 1927, l’eau courante acheminée en 1971.››

‹‹Avant, souligne Eliane Jacob, mère de Denis, trois fontaines alimentaient le village en eau, et quand le gel empêchait l’écoulement, de la paille était placée autour la pompe, puis brûlée pour faire fondre la glace.››